4X4 STORY

Un escadron de S.A.S. en Béarn !

Ils sont deux qui défendent les couleurs des forces Special Air Service (S.A.S.) au pays du bon roi Henri IV, en Béarn. Tout d’abord Stéphane Mieussens qui porte admirablement les couleurs des S.A.S. européens, certes, en donnant un coup de canif à l’histoire, puisque son travail a eu lieu sur une Jeep Hotchkiss M201, qui, à l’époque, au début des années 1940, était absente des cartons du constructeur français – en effet, les S.A.S. ne guerroyaient qu’au volant de Jeep Willys U.S. Mais la devise des S.A.S. n’était-elle pas « Qui ose gagne » ? Stéphane a osé, mais a-t-il gagné la reconnaissance des puristes, même si les accessoires montés respectent pour l’essentiel l’histoire ? Mais ce qui est sûr, c’est que le travail réalisé sur sa Jeep française est d’une qualité technique et esthétique en tous points remarquable. Puis il y a Willy Camberou et sa Jeep Willys S.A.S. Afrique qui, à quelques détails insignifiants près, a respecté l’histoire en construisant sa Willys façon S.A.S., des Jeep qui, lors du dernier conflit mondial, firent trembler les troupes allemandes du général Rommel et de leurs Alliés italiens en Afrique du Nord. Ces deux véhicules, ici, travaillés d’une façon remarquable, nous montrent le soin apporté par des passionnés à la reconstruction, tant sur le plan technique qu’esthétique. Ces deux Jeep ont été revues à la manière d’un fin et talentueux bijoutier, car ce sont en effet de vrais bijoux montés sur quatre roues motrices. Elles nous montrent également la valeur que certains vouent à leur histoire, même si celle-ci doit s’adapter aux réalités d’aujourd’hui pour pouvoir rouler. Ces deux véhicules façon S.A.S. sont deux belles sentinelles contre l’oubli, contre la perte de notre mémoire concernant les luttes engagées par nos aînés afin de garantir nos libertés. Et il n’y a pas de grand bonheur sans une grande liberté, et pas de grande liberté à défendre sans avoir fait preuve d’un grand courage. Les patrouilleurs des S.A.S. en avaient à revendre ; c’est le beau témoignage que nous offrent Stéphane et Willy ; qu’ils en soient ici remerciés.

Par Christian Clausier

La suite à lire dans le N°74